27 avril 2014 à 11:06
Match de légende
France - Brésil (1-1, 4-3 aux tab)
Quart de finale de la Coupe du monde – 21 juin 1986
Stade Jalisco, Guadelajara
Et si c’était celui-ci, le « plus grand match de l’histoire de l’équipe de France » ? Et si « Guadalajara » était encore au-dessus de « Séville » ? En termes de dramaturgie et d’émotions, sans doute pas. Mais en termes de football ? Pour commencer, il y a le plateau : non plus une demi-finale entre deux pays « ennemis » encore traumatisés par deux guerres mondiales, une équipe romantique (la France) contre une machine de guerre (la RFA) ; mais, tout simplement, une ode au beau : France-Brésil 1986, c’est d’abord le match, quatre ans plus tard, des deux vainqueurs moraux de 1982 : le Brésil esthétique de Santana assassiné par Paolo Rossi, et les Bleus idéalistes de Michel Hidalgo tombés à Séville. Le match des gentils de la décennie – chaussettes baissées, maillot jaune or, shorts moulants. Et qu’importe que les gentils en question soient fatigués (côté français, Platini est blessé, Giresse pas au mieux ; côté brésilien, Zico, blessé lui aussi, démarre sur le banc, tandis que Sócrates n’avance plus guère). 60 000 personnes, un soleil écrasant, le jour de l’été : France-Brésil 86, quart de finale, est un mythe en place avant même que l’arbitre roumain Ioan Igna ne donne le coup d’envoi. Comme si les 22 joueurs en étaient conscients, ils offriront 120 minutes de toute beauté. En vrac ? Des séquences de passes qui n’en finissent pas. Des gestes fous. Ce but de Careca inscrit dès la 17e minute de jeu, au bout d’un mouvement latéral digne du plus bel essai de rugby du monde. Le penalty manqué de Zico. Le tir au but dans les nuages de Platini. Celui tiré sans élan et bloqué par Bats de Sócrates. Celui de Bruno Bellone qui rebondit sur le poteau et la nuque de Carlos avant de rentrer. Et puis, en bout de séance, « mon petit Luis ». Car oui, Luis Fernandez a un jour été le héros de ce pays.
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