26 avril 2014 à 21:30
Joueur de légende : Gabriele Batistuta
Un avant-centre stellaire. Voilà certainement la meilleure manière de qualifier Gabriele Batistuta. Stellaire, d’abord en raison de ses statistiques stratosphériques (surtout à Florence), mais également car si vous levez les yeux sous une nuit estivale étoilée, vous apercevrez l’étoile Batistuta, cadeau des fans de la Viola pour leur attaquant fétiche. Ça doit être ça, la classe à l’italienne.
Avant de briller de mille feux au beau milieu de la constellation Lepus, Gabriele doit se tailler un destin. Et ça part plutôt mal, puisqu’adolescent, Bati les yeux bleus est un fondu de volleyball. Pour ne rien arranger à l’affaire, il pratique « avec passion » le curling. Suffisant pour se faire dérouiller jour après jour dans la cour de récré, de prime abord. Et pourtant…
Heureusement, le natif de Reconquista a des potes. Des vrais. Des potes qui ont un suffisamment grand cœur pour lui arracher le balai des mains, et le sortir par la peau des fesses de ses satanées salles de curling. Armé d’intentions toutes nouvelles, GB s’inscrit dans le club de son quartier. Les débuts sont difficiles, et puisqu’il n’est pas des plus habiles cuir au pied, il commence sa carrière en tant que gardien de but. Un paradoxe intéressant, quand on sait qu’une quinzaine d’années plus tard, il fera monter la larme à l’œil de bien des portiers de Serie A.
De fil en aiguille, Gabi se fait un nom, et il est devenu avant-centre alors que les Newell’s Old Boys le recrutent. Il y passe une saison, en junior, avant de passer professionnel. En 88, il joue déjà une finale de Copa Libertadores. Malgré la défaite face au Nacional, le débutant impressionne les observateurs présents. Après une saison, il signe au River Plate, où il peine à s’imposer. Le Boca récupère alors le prometteur attaquant. Un bon coup des Bosteros quelques semaines après le départ de Maradona. Batistuta marque 22 buts en une saison et conquiert la Bombonera.
Mais encore une fois, il ne reste qu’une saison chez les bleu et jaune. Alors âgé de 22 ans, Batigol s’en va tenter l’aventure européenne, attiré par les sirènes des gros clubs du vieux continent. Il atterrit à Florence, qui voit en lui le remplaçant de Roberto Baggio. Les premiers mois sont durs pour l’argentin qui voit la presse le qualifier régulièrement de « bidon ». Pas encore remis de la vente de Baggio et du changement de propriétaire qui en découla, le club est dans une impasse sportive, et descend en Serie B le 6 juin 93, perdant son duel à distance avec l’Udinese sur la dernière journée. Le décès du président Mario Gecchi Gori ce même été n’arrange rien aux affaires des violets, qui vont pourtant remonter en un an, avant de vite redevenir un grand du Clacio. Dans la même période, Bati honore ses premières sélections avec l’Albiceleste. Il remporte sous les ordres de Coco Basile deux Copa America de rang (91 et 93).
Toldo et Rui Costa viennent grossir le contingent de joueurs talentueux de l’effectif florentin, Et Batigol fini meilleur buteur du championnat en 95. Sollicité par l’Inter Milan, il reste et remporte la coupe d’Italie en 96. Entre-temps, il marque 4 pions lors de la première phase de la coupe du monde 94, et 5 lors de France 98.
Un an plus tard, la Fio se hisse en demi-finale de coupe des coupes, battue par le Barça de Ronaldo. Lors de la dernière saison du buteur châtain (99-00), les renforts de Mijatovic ou Chiesa permettent à l’ACF d’aller en huitième de finale de C1. Mais las de ne pas pouvoir envisager de remporter un Scudetto, GB signe à contrecœur à l’AS Rome, qui débourse la bagatelle de 35 millions d’euros pour le joueur. Aux côtés de Totti, Montella et Delvecchio, il remporte le Calcio et la supercoupe d’Italie. Ses deux autres dans le club à la Louve seront bien moins convaincantes, et Gabriele ne joue finalement que 80 rencontres pour 37 buts en trois ans. Son aventure avec la sélection nationale s’achève avec le fiasco asiatique de 2002. Il est aujourd’hui encore le meilleur buteur de l’histoire de l’Albiceleste (56 buts).
Devenu « Re Leone » (Roi Lion) dans la capitale, Batigol s’engage sans conviction avec l’Inter, où Moratti l’attend depuis quelques années. Mais à son arrivée, le président Nerazzurri se rend vite compte que l’attaquant n’a plus la même verve qu’en 95. Il totalise finalement 2 buts en 12 matches, avant d’aller terminer sa carrière au Qatar, dans le club d’Al Arabi.
Retiré depuis du monde du ballon rond, Gabriele est revenu récemment sur le devant de la scène, en devenant directeur sportif du club au nom plus que douteux du Colon de Santa Fé.
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